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13 décembre 2006

Appel d'un non-encarté

Appel d’un non-encarté à la raison, au Collectif national antilibéral, à la LCR, à José Bové, à Marie-George Buffet et au PCF
Triste constat en ce surlendemain de réunion nationale des collectifs antilibéraux locaux (9 et 10 décembre 2006). Avec un bilan mitigé que ne reflète pas les commentaires tronqués des médias – car les radios, les télévisions et la presse n’ont cherché que l’erreur, le clash et le scoop d’un affrontement verbal voire physique entre deux camps – mais bien l’image négative qu’ils ont donnée du rassemblement.
Une vision affligeante d’un Week-end calamiteux très mal perçu par les jeunes si j’en juge les réactions et les réflexions très défavorables de dizaines d’entre eux rencontrés dans un cadre universitaire ou sportif depuis deux jours. Vu de l’intérieur, de nombreux participants ont ressenti le même malaise qui augure mal de l’avenir. Certains ont même parlé de foire d’empoigne, d’image lamentable et regrettable d’une bande de chiffonniers qui s’empoignaient, s’invectivaient, et se répondaient comme deux tribunes de supporters qui défendent les couleurs de leurs équipes, prêts à en découdre.
Ce qui est grave, c’est que la grande majorité des participants ne s’est même pas rendue compte de l’impact négatif que pouvait avoir leurs hurlements, leurs gesticulations, leur attitude outrancière et excessive…
Durant ces deux journées, moi le non-encarté, je suis resté prostré en me demandant ce que j’étais venu faire dans cette galère. J’avais honte d’appartenir à cette horde sauvage qui déferlait dans les travées et les rangées, bousculant tout sur son passage, se ruant d’un bout à l’autre de la salle, convergeant vers l’estrade où se trouvaient les orateurs ou se précipitant et s’agglutinant  autour de la table où se décidaient les interventions.
J’ai assisté à un spectacle désolant où plus personne n’écoutait et ne respectait plus personne. Les animateurs étaient dépassés et n’arrivaient plus à maîtriser un débat dans lequel les politiques et les personnalités avaient droit à cinq minutes (qui se transformaient souvent en sept ou huit minutes), pendant que les collectifs locaux ne bénéficiaient que de deux, trois ou quatre minutes au hasard du ton (et non du temps), contraints parfois de s’interrompre sous la pression de quelques énergumènes irresponsables ou d’une partie de la salle qui ne partageait pas leurs opinions.
Le désordre était omniprésent, entre les politiques qui donnaient des interviews dans la salle, ceux qui passaient leurs temps debout accrochés à leur portable, les militants qui bavardaient par petits groupes ou arpentaient les allées sans raisons apparentes, complètement indifférents à ce que disaient les intervenants. Auxquels on peut ajouter ceux qui complotaient, animés par je ne sais quels funestes desseins, comme ces partisans de José Bové et ces militants de la LCR qui intriguaient, réunis autour d’une passionaria octogénaire au profil aquilin, une vraie Thatcher rouge.
Les médias, rappelés plusieurs fois à l’ordre par les animateurs et même le public, participaient à cette confusion, brouillant les cartes et intervenant à tout propos au sein de la salle quitte à perturber les débats.
J’ai pu constater que les contributions et les positions des uns et des autres n’avaient pas évolué d’un iota depuis trois mois. Elles restaient figées malgré les milliers de mails échangés, les centaines de réunions organisées, les dizaines de meetings drainant des foules enthousiastes et considérables : 1 500 personnes au Mans et à Bordeaux, 3 200 à Grenoble, 3 800 à Montpellier… Tout cela pour rien !
En 1968, un des principaux slogans était : « Il est interdit d’interdire ». Or, qu’avons-nous vu durant ces deux jours ? Des membres du collectif national, des candidats, des membres des collectifs locaux, des représentants de partis, des personnalités, des non-encartés qui déniaient à Marie George Buffet le droit de se présenter à l’investiture. Pourquoi ? au nom de quels principes anti-démocratiques ? Alors que les 9 et 10 septembre, à Saint-Denis, les principaux candidats s’étaient déclarés et qu’il n’y avait pas eu de tollé dans la salle. Sous quelle prétexte, avez-t-on le droit de lui demander de retirer sa candidature ? Le risque que qu’une majorité déserte le rassemblement si elle était choisie ; le risque que cela soit perçu comme un rassemblement autour du PCF, comme à l’époque où les satellites de l’U.R.S.S. gravitaient autour de l’ogre soviétique.
Stop ! nous sommes bientôt en 2007, et la guerre froide est finie depuis près de vingt ans. Les communistes n ‘ont pas de velléités hégémoniques. Une majorité souhaiterait, ce qui paraît logique, que le choix se porte sur Marie-George Buffet, alors même que certains de plus en plus nombreux comme Patrick Braouezec (député du 93), Pierre Zarka (ex-directeur de l’Humanité) ou cette militante du PCF (depuis 63 ans) pensent que c’est un mauvais calcul, et qu’il est préférable de choisir Clémentine Autain ou Yves Salesse. Mais, ils sont tous unanimes pour dire qu’ils s’engageront à fond dans la campagne quel que soit le candidat désigné.
Au lieu de les vilipender, de les désigner d’un doigt vengeur à la vindicte populaire, respectons leur position, leur choix et tout ce qu’ils ont fait depuis des décennies pour la cause et la condition ouvrière et reconnaissons tout ce qu’ils ont apporté au mouvement social. Leur investissement est tel dans la campagne qu’ils ont bien droit à une partie du gâteau. Ils nous apportent leur aide sous toutes ses formes, leurs moyens, leur expérience politique et celle du terrain. Sans les militants communistes nous ne sommes rien. Il est donc tout à fait légitime qu’ils revendiquent une place prépondérante dans le rassemblement. Par ailleurs, nous avons bien besoin d’eux pour obtenir les 500 signatures !
Les politiques, les membres du collectif national ne peuvent pas dresser des louanges à Marie-George Buffet pendant deux jours, en lui exprimant leur admiration, vanter ses qualités et ses mérites et, en même temps, lui demander de jeter l’éponge ce qui revient paradoxalement à lui jeter la première pierre pour qu’elle s’efface devant les deux autres candidats.
Par contre, la secrétaire générale – tout comme les militants – du PCF ne peuvent s’affranchir des règles qui ont été fixées dès la première réunion nationale, à savoir le double consensus : celui des collectifs locaux et celui du collectif national. S’appuyer uniquement sur le vote des collectifs locaux, qui entre parenthèses est purement indicatif et refuser le vote du collectif national sous prétexte que l’un est populaire et l’autre celui d’une minorité non représentative, n’a pas de sens ni de fondement « juridique ». Revoter, de toute façon, ne servirait à rien car, reconnaissons-le, le PCF arrivera encore inévitablement et logiquement en tête, quel que soit le mode de calcul, qui lors du premier vote était particulièrement pernicieux, peu scientifique et très maladroit (avec les premiers, deuxième et troisième choix additionnés dans tous les sens, pour prouver que Marie-George Buffet était la première à devenir troisième dans une élection démocratique !)
La solution n’est pas facile à trouver mais il faut en trouver une qui satisfasse toutes les parties, sinon nous courrons à l’échec, et qui défendra les 7 millions de pauvres en France qui gagnent moins de 750 euros, les 1.4 milliards de travailleurs dans le Monde qui gagnent moins de 2 dollars par jour ? Qui défendra les droits des salariés des entreprises délocalisées qui vont grossir le nombre des chômeurs, des sans-logis, des sans-abri et des sans-papiers ? Qui défendra les services publics, notre système de santé et de sécurité sociale ? Enfin, qui agira en faveur d’un véritable développement durable, contre les pollueurs et ceux qui détruisent notre environnement ?
Dans un article du Monde diplomatique d’octobre 2006 intitulé : « Une économie d’apprentis sorciers », Gabriel Kolko, historien américain, constate que les marchés financiers sont devenus incontrôlables du fait de la multiplication des produits spéculatifs et de l’endettement des acteurs économiques… Le plus grand investisseur de la planète, l’américain Warren Buffet, voit d’un très mauvais œil tous ces produits spéculatifs dérivés de crédit qui sont « des armes financières de destruction massive », et qui ne profitent qu’aux milliardaires pour échapper au fisc… Stephen Roach, économiste de Morgan Stanley, a écrit en avril 2006 qu’une crise majeure (certains économistes disent pire qu’en 1929) se profile et que le FMI et la Banque Mondiale sont incapables d’y faire face… La BRI (Banque des règlements internationaux) reconnaît qu’un big-bang pourrait se produire sur les marchés financiers. Jacques Attali, proche des sociaux-libéraux, craint un effondrement du système financier américain puis mondial. Enfin, début décembre 2006, la Reserve fédérale et les banques centrales régionales américaines se sont inquiétées sérieusement des méfaits du libéralisme…
Cette crise serait imminente et pourrait se produire au cours du 1er semestre 2007 (au pire fin 2007), si on en croit certaines sources provenant de Belgique et des Etats-Unis. Il est donc de notre devoir de nous préparer à faire face à ces graves échéances en apportant une alternative au libéralisme, et des solutions pour résoudre la crise sociale qui en découlerait. Nous ne pouvons pas manquer un tel rendez-vous, aussi dramatique soit-il, pour les pauvres et les exclus.
Pour arriver à sortir de la crise, celle de la candidature, deux solutions sont envisageables :
1ère solution : Nommer Marie-George Buffet à la tête du rassemblement antilibéral et choisir Yves Salesse (qui connaît parfaitement tous les dossiers et serait seul capable d’affronter un Sarkozy redoutable sur tous les thèmes) ou Clémentine Autain (qui malheureusement n’a que sa jeunesse et son enthousiasme, parfois immature, pour s’imposer, et qui serait laminée face au président de l’UMP ou d’autres vieux caciques de la politique) comme candidat ; avec bien évidemment une campagne unitaire avec tous les leaders des partis ou représentants des mouvements associés.
2ème solution : Choisir trois candidats sous une même bannière, sur une même affiche avec une campagne commune et unitaire (les élections présidentielles concernent des personnes et non des partis ce qui ne pose aucun problème). Ce qui présenterait de nombreux avantages et très peu d’inconvénients. Cela aurait l’avantage de donner le choix, tout en réconciliant les différentes parties (voir ci-joint détail).
Faisons preuve de maturité, de lucidité et de responsabilité. Si les partisans de José Bové, ceux d’Olivier Besancenot, et tous ceux qui refusent la candidature de Marie George Buffet ne font pas de concessions et un pas vers le PCF, et si le PCF ne prend pas une initiative forte pour essayer de trouver un consensus qui rassemble le collectif national, les partis, les collectifs locaux et les Français de gauche – qui n’appartiennent à aucune sensibilité, qui ont voté pour le Non au TCE ou veulent une autre politique à gauche – une immense désillusion s’abattra sur les classes populaires et sur beaucoup de citoyens de gauche, hypothéquant pour de nombreuses années l’arrivée d’une gauche antilibérale au pouvoir, et faisant le lit du Front national.
S’il n’y a pas de consensus, s’il n’y a pas d’accord, tout le monde y perdra. Le front antilibéral (sans le PCF) sera dans l’impossibilité de présenter un candidat faute des 500 signatures, et de toute façon s’autodétruira, chacun retournant vers sa chapelle en priant pour que son candidat atteigne les 5 %. Quant au PCF, à l’origine du rassemblement, il perdra toute crédibilité, se scindera en différents courants, et fera le plus mauvais score de son histoire, avant sans doute de disparaître à jamais...

André Locussol
Locussol.andre@orange.fr

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