Réponse de la LCR à José Bové
REPONSE DE LA LCR A JOSE BOVE José Bové a envoyé une lettre à toutes les composantes du mouvement pour des candidatures unitaires, dont la LCR.
Voici notre réponse... A José Bové Cher camarade, Comme toutes les autres composantes, nous avons bien
reçu ta lettre annonçant le retrait provisoire de ta candidature au
rassemblement des antilibéraux. Si nous comprenons bien un certain nombre de tes
arguments concernant les méthodes du PCF pour imposer sa candidate, en
revanche, nous tenons évidemment à répondre précisément aux critiques
que tu exprimes à notre égard. Nous n’avons pas « multiplié les arguments pour
justifier un prétendu désaccord ». Nous avons, dès le mois de mai 2006,
précisé qu’une candidature unitaire, donc commune avec le PCF,
supposait de clarifier les rapports vis-à-vis du PS et de s’engager
clairement à ne pas participer à un gouvernement ou à une majorité
parlementaire avec le PS. Le 10 septembre, la réunion nationale des
collectifs n’a pas voulu introduire cette clarification dans le texte
« ambition et stratégie ». Nous avons décidé de ne pas le ratifier. Ce
texte laisse ouvert la possibilité pour le PCF, principal partenaire
organisé au sein des collectifs, de s’intégrer dans une majorité
parlementaire dominée par le PS. Nous n’avons pas changé d’avis. Bien
au contraire, la désignation de Ségolène Royal, souligne à quel point
il ne saurait être question de collaboration gouvernementale et
parlementaire avec le PS. Aucune des ruptures avec le libéralisme qui
sont nécessaires pour répondre aux attentes populaires ne pourront se
faire dans un tel cadre d’alliance. Et c’est logique d’ailleurs, sinon
comment expliquer que les dirigeants socialistes aient appelé à voter
« oui » au référendum du 29 mai pendant que nous menions ensemble une
bataille exemplaire et victorieuse pour le « non. Les déclarations de
Marie George Buffet en faveur du rassemblement de toute la gauche sur
une orientation antilibérale se multiplient. La direction du PCF a fort
logiquement expliqué à plusieurs reprises qu’il y avait une divergence
stratégique majeure avec la direction de la LCR. Il n’y a donc pas de
« prétendu » désaccord avec la direction du PCF mais un désaccord,
hélas, nié ou minimisé par la plupart des membres du collectif
national. Le problème pour nous n’est donc pas de « nous mesurer
électoralement avec le PCF », compétition bien dérisoire au regard des
enjeux. Il est bien d’œuvrer au rassemblement. Mais au rassemblement
dans la clarté. Tout le monde sait que nous avons indiqué depuis le
début que nous étions prêts à retirer la candidature d’Olivier
Besancenot si un accord était trouvé. Contrairement au PCF, nous
n’avons pas proposé une seule fois que notre porte parole soit le
candidat qui permette le rassemblement de toutes et de tous et comme
toi, nous n’aimons pas beaucoup les méthodes de passages en force que
tu reproches à la direction du PCF de pratiquer. Est-il besoin de
rappeler que pour nous la question n’est pas une question de casting.
Nous ne sommes pas d’accord avec l’orientation stratégique que défend
Marie George Buffet et nous regrettons que tu n’en dises rien dans ta
lettre. Dans tes déclarations, notamment au meeting du Mans, tu avais
pourtant, concernant le PS, utilisé des formulations plus proches de
notre position que de celle du PCF. , ce que notre dernière Direction
Nationale n’avait pas manqué de noter. Ce que nous regrettons, c’est que nous ayons été bien
isolés pour mener cette discussion de fond avec le PCF, le 10 septembre
et après. Car c’est bien cette discussion sur le fond qui aurait permis
de rendre lisible les débats sur le nom du candidat. Sinon on donne à
une échelle de masse à voir un spectacle peu réjouissant : celui des
querelles de personnes. Nous sommes disponibles pour poursuivre la discussion.
Avant, comme pendant et après les présidentielles, parce que nous
voulons que se rassemblent les forces anticapitalistes qui, côte à
côte, organisent au quotidien la résistance aux politiques libérales et
veulent changer la société. Le rassemblement des forces
anticapitalistes, féministes, écologistes, internationalistes est bel
et bien une nécessité. Mais pour qu’il soit effectif et durable, il se
doit d’être clair, radical et sourd aux sirènes de l’enlisement
institutionnel, d’un soit disant réalisme qui prépare toujours les plus
cruelles désillusions. Fraternellement, La direction de la LCR. Paris, le 24 novembre 2006